Enfant ou ado coeliaque

ado coeliaque

 

Encore plus que pour un adulte, la gestion de l’intolérance chez un enfant ou un ado coeliaque n’est pas évidente. La pression du regard des autres est importante et, à cet âge, on ne veut surtout pas être différent. Cet article vise à faire le point sur les divers obstacles à surmonter à travers le témoignage de Caroline (9 ans) et de Clara (14 ans), ou plutôt de leurs mamans respectives, Céline et Géraldine.

 

ENFANT COELIAQUE

Trouver sa place au sein de la famille

A un âge où les enfants sont parfois difficiles sur le plan alimentaire, le jeune coeliaque doit faire face à la suppression de mets délicieux (les pâtes, le pain, etc.) et l’acceptation de nouvelles saveurs. “Cela a été très difficile au début pour Caroline d’accepter de nouveaux aliments” (âgée de 7 ans au moment du diagnostic).

L’enfant coeliaque est souvent une source d’angoisse pour les parents et donc d’attentions particulières. Il ne faut pas trop le couver et lui apprendre assez tôt à se responsabiliser pour faire face aux situations où il sera seul. Manger des aliments contenant du gluten, cela arrivera un jour ou l’autre par erreur ou par tentation. Si ces dérapages ne sont pas fatals (comme pour une allergie stricte), il endommagent néanmoins petit à petit la muqueuse intestinale. Il est donc nécessaire de trouver les mots justes pour responsabiliser l’enfant sans le culpabiliser ni le surprotéger. Dans ce dernier cas, des tensions peuvent apparaître au sein de la fratrie.

Néanmoins, le suivi du régime sans gluten induit des bénéfices santé énormes et rapides. “Clara, 6 ans lors du diagnostic, était une petite fille très tranquille voire apathique. Au bout de 6 mois d’alimentation sans gluten, elle est devenue une boule d’énergie” (Géraldine, sa maman). Au bout de 2 mois, Caroline a retrouvé quant à elle une certain bien-être et une confiance en soi.

 

A l’école

Lorsqu’il est à l’école, l’enfant doit gérer deux repas seul : le déjeuner et le goûter.

Concernant le repas du midi, aucune loi n’oblige les collectivités à accueillir les enfants souffrant d’allergies ou d’intolérances alimentaires car la cantine n’est pas un service obligatoire. C’est une prestation proposée par les communes. La famille doit donc demander un projet d’accueil individualisé (PAI) en donnant les informations médicales indispensables et les conseils pratiques pour le déjeuner de l’enfant cœliaque. Si les repas sont préparés sur place à la cantine, le personnel peut accepter d’adapter les menus à une intolérance au gluten. Cela nécessitera beaucoup de dialogue et d’attention. Par exemple, dans l’école de Caroline, le personnel de restauration lui donne si besoin un deuxième fruit ou une double entrée”. Dans les périodes où les menus étaient trop gluten (chandeleur, mardi gras), Céline s’autorisait à aller chercher sa fille à l’école pour quelle mange à la maison”. Dans le cas contraire, il faudra certainement prévoir chaque jour un panier-repas. En ayant connaissance des menus servis à la cantine à l’avance, Géraldine proposait à sa fille Clara des plats sans gluten assez proches afin qu’elle se sente moins à l’écart…

Le goûter peut être un moment critique à cause des tentations de partage : chaque enfant apporte un aliment différent à manger et peut être curieux de tester celui du voisin.

 

iStock

 

 

ADO COELIAQUE

La difficulté d’être “comme tout le monde”

Aujourd’hui âgée de 14 ans, “Clara se sent un peu différente des autres sur le plan alimentaire et ça l’insupporte”. L’adolescence est en effet une période de la vie où les jeunes cherchent à se conformer aux tendances et à faire comme tout le monde pour se sentir accepter. Ils commencent à manger à l’extérieur : pizza, sandwich, kebab, voilà des mets très tentants et dangereux pour l’ado coeliaque. Comme tous les ados coeliaques, “Clara ressent parfois de la frustration lorsqu’elle désire ardemment un plat qu’elle ne peut choisir au restaurant”. En général, sa maman, s’arrange pour essayer le week-end de mettre au menu les aliments interdits de la semaine en cuisinant des hamburgers ou une pizza sans gluten.

La plupart des collèges et lycées proposent des déjeuners sous forme de self service. Le jeune coeliaque peut donc composer son plateau repas en fonction de son régime. L’information du personnel de restauration reste encore importante.

 

Surveillance parentale maintenue

Ayant conscience très tôt que leur santé dépend de leur alimentation, les ados coeliaque sont en général plus responsables que les jeunes de leur âge à ce sujet. Pour Caroline, “c’est totalement rentré dans l’hygiène alimentaire. Elle demande constamment si c’est du sans gluten”. Mais attention ! Les parents doivent rester attentifs aux symptômes qui traduisent une rechute comme perte de poids, la fatigue soudaine, les vomissements.

Attention également aux déplacements à l’extérieur assez longs comme une colonie de vacances ou un stage sportif. Il est nécessaire de les planifier en contactant l’équipe sur place et en emportant suffisamment d’aliments sans gluten de dépannage.

 

Conclusion

N’hésitez pas à partager cet article et à y réagir en évoquant votre quotidien… Encore merci à Géraldine et Céline d’avoir bien voulu partager leur expérience avec leurs filles coeliaques.

2 Comments

  1. Val mars 13, 2019 8:40 am Répondre

    Bonjour Victoria,
    Je me retrouve complètement dans ces témoignages, j’ai un ado coeliaque mais aussi diabétique insulino dépendant ce qui complique un peu plus la tâche… en effet, il doit essayer de manger à chaque repas un féculent mais quand c’est pâte, boulgour ou semoule c’est compliqué . Manger avec ses copains à l extérieur n est pas facile surtout si l on habite en province.
    Bonne journée.

  2. Géraldine MILIOTI mars 14, 2019 1:47 pm Répondre

    Merci Victoria !

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