Comment savoir si on est coeliaque ? Point sur le dépistage de l’intolérance au gluten

 

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Il existe aujourd’hui deux types de test de dépistage de la maladie coeliaque lorsqu’on soupçonne un problème de digestion du gluten. N’hésitez pas à le faire car seulement 20% des coeliaques sont diagnostiqués ! Les autres ignorent qu’ils souffrent de cette maladie, parfois douloureuse, parfois silencieuse, mais toujours délétère pour la santé des intestins et la bonne absorption des nutriments.

Le point sur la démarche à suivre pour réaliser le dépistage de l’intolérance au gluten, d’après les informations de l’Afdiag (Association Française Des Intolérants Au Gluten).

 

Symptômes pouvant suggérer une intolérance au gluten (ou une hypersensibilité au gluten)

Chez l’enfant, le diagnostic de la maladie coeliaque est assez simple à poser : peu de temps après l’introduction du gluten dans l’alimentation, l’enfant a mal au ventre, il souffre de diarrhées, maigrit, devient triste, etc.

Chez l’adulte, c’est une autre histoire ! L’intolérance au gluten peut se déclarer n’importe quand, avec un pic chez les femmes entre 20 et 40 ans. Les symptômes peuvent être digestifs (ventre gonflé et douloureux, alternances diarrhées/constipation) mais plus fréquemment extra-digestifs, ce qui complexifie le diagnostic : carences inexpliquées (minéraux, vitamines…), chute de cheveux, aphtes à répétition, avortements spontanés, dermatite herpétiforme (manifestation cutanée de la maladie coeliaque), ostéoporose précoce, migraines …

 

Méthode n°1 : convaincre son médecin de faire une prise de sang pour dépister la maladie coeliaque

Si vous pensez être intolérant(e) au gluten, il serait bon de faire un dépistage de cette maladie. La méthode N°1 est une prise de sang en laboratoire (remboursée par l’Assurance maladie) sur ordonnance du médecin traitant. Ce dépistage vise à mesurer dans votre sang les IgA anti-transglutaminases, des anticorps spécifiques de la maladie cœliaque.

Attention ! Lorsqu’on réalise un test de dépistage de l’intolérance au gluten, il faut consommer du gluten. Sinon, vous risquez de passer à côté du diagnostic car le sang ne contiendra pas les fameux anticorps de la maladie produits en réaction à l’ingestion du gluten.

Convaincre son médecin traitant n’est pas toujours une mince affaire ! (cela dépend du médecin). Si de plus en plus de jeunes médecins sont mieux formés aux intolérances alimentaires durant leurs études, certains font encore peu le lien entre certains symptômes et la maladie coeliaque ou la sensibilité au gluten.

 

dépistage de l'intolérance au gluten

Une prise de sang suffit pour le dépistage de l’intolérance au gluten.

 

Méthode n°2 : faire un auto-test de dépistage 

On peut aujourd’hui acheter ou commander en pharmacie un kit de dépistage à faire à la maison. Le principe est de prélever une goutte de sang sur un doigt, la diluer dans une solution tampon puis déposer trois gouttelettes du mélange obtenu dans le boitier-test. Au bout de quelques minutes, une ou deux bandes de couleurs apparaissent comme pour un test de grossesse.

Si l’auto-test présente une seule bande, il est négatif, ce qui signifie que les anticorps n’ont pas été détectés dans le sang. L’intolérance au gluten peut être écartée à moins que vous ne consommiez plus de gluten au moment du test (dans ce cas-là, le test est caduc) ou que vous fassiez partie des 1 % de coeliaques qui ne fabriquent pas d’IgA. Un test négatif peut aussi signifier que vous être hypersensible au gluten.

Si l’autotest comporte deux bandes colorées, il y a des anticorps IgA anti-transglutaminase dans le sang. Il est donc fort probable que vous soyez cœliaque. Toutefois, rapprochez-vous de votre médecin pour lui faire part des résultats. Il pourra ainsi prescrire une prise de sang en laboratoire pour confirmer le diagnostic.

 

Suite à la prise de sang de dépistage ?

Dosage des anticorps positif

Dosage des anticorps négatif

Conclusion du dépistage Maladie cœliaque (ou intolérance au gluten) Hypersensibilité au gluten ?
Examens complémentaires Biopsie de l’intestin grêle pour entériner le diagnostic (atrophie des villosités intestinales) Rien, ou éventuellement un dépistage sanguin des sensibilités alimentaires au gluten ou à d’autres aliments (fiabilité controversée)
Conséquences sur l’alimentation Toute trace de gluten devra être évitée pour ne pas dégrader davantage la paroi intestinale !

+ Suivi médical étroit

Test de 2 mois d’une alimentation sans gluten stricte* afin de conclure quant aux bienfaits de l’évitement de la protéine

Si concluant, poursuivre le régime sans gluten (mais possibilité de traces).

Conséquences financières Possibilité de remboursement partiel des produits sans gluten achetés dans le commerce si :

– ordonnance du médecin traitant de prescription de « produits diététiques sans gluten » pour 6 mois, renouvelable

– formulaire cerfa « aliments sans gluten » à compléter en collant les vignettes des produits sans gluten achetés pendant le mois.

Aucune aide.

*Pour vérifier que l’on est hypersensible au gluten, il faut mener un régime sans gluten strict durant un mois minimum (deux mois conseillés) afin que l’expérience soit fiable. En effet, le corps a besoin de décrassage et repos pour éventuellement réagir. Si vous ressentez une atténuation des symptômes gênants, vous êtes certainement hypersensible au gluten. Dans ce cas, continuez l’alimentation sans gluten pour votre confort au quotidien. Vous pourrez toutefois consommer des produits portant la mention “traces de gluten” car elles ne vous affectent pas.

 

Pour aller plus loin :

Soupçon d’intolérance au gluten : régime ou dépistage en premier ?

 

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6 Comments

  1. Linette février 18, 2019 3:55 pm Répondre

    J’ai envoyé cet article à ma fille car sa fille souffre de problèmes digestifs divers : nausées et remontées gastriques en particulier.
    Elle a fait faire IMMUPRO en labo qui a détecté des IgG pour le blé, la caséine, les noisettes en particulier.
    On attend qu’une nutritionniste examine ces résultats avant d’agir, car ce n’est pas simple à mettre en place.
    Merci de ces précisions bienvenues

    • Victoria février 18, 2019 5:22 pm Répondre

      Bonjour Linette, ce test indique donc une sensibilité :
      – au blé et non au gluten ce qui est plus simple car le gluten se trouve aussi dans le seigle par ex, l’avoine, l’orge… -> possibilité de manger un pain 100% seigle
      – aux protéines de lait -> recours aux laits et crèmes végétaux (amande, riz, etc.)
      – aux noisettes -> possibilité de remplacer dans les recettes par des noix, amandes ou noix de coco râpée.
      Effectivement un nutritionniste vous aidera à la mise en place de nouvelles habitudes alimentaires. Bon courage!

  2. jacqueline kurdys août 9, 2019 8:15 am Répondre

    super mais comme mon petit fils n aime pas les tomates , je vai lui en faire avec des courgettes et des poivrons ,,,,

    • Victoria août 12, 2019 5:38 am Répondre

      Oui Jacqueline, le poivron est une excellente idée car sa chair cuit vite au four. Attention aux courgettes ! Il va falloir probablement les précuire à l’eau ou la vapeur une fois vidées car elles mettent du temps à cuire…

  3. Claudette CHEVET mai 18, 2020 11:34 pm Répondre

    Depuis 2013 j’ai des problème ; je recherche donc seule quelques solutions sur Internet, j’ai 72 ans, je vis seule et suis atteinte depuis 2003 d’une maladie auto immune un Syndrome de SWEET, soigné à La Pitié Salpêtrière à Paris en Médecine Interne. Outre ce syndrome j’ai de gros problèmes buccaux et dentaires qui m’empêchent de manger, de parler, j’ai trouvé que je pouvais être atteinte du syndrome de la bouche brûlante. Tout ceci me provoque également de fortes douleurs intestinales avec beaucoup de gaz surtout le soir. Après pas mal de recherches, j’ai vu que le lactose et le gluten pouvaient peut-être jouer un rôle dans mon alimentation et ces douleurs, je mange pas mal de produits laitiers et boit beaucoup de lait faisant de l’ostéoporose et de la polyarthrite rhumatoïde ; pourriez vous me donner quelques conseils ou me dire vers quel corps médical m’adresser ma vie devenant vraiment un vrai calvaire et vous vous douterez bien qu’avec tous ces ennuis j’ai un traitement très lourd J’ai bien sûr rencontré des stomatologues et je suis suivi par un dentiste régulièrement
    Merci de votre compréhension, j’attends impatiemment de vos nouvelles

    • Victoria mai 20, 2020 2:29 pm Répondre

      Bonjour Claudette,
      Je pense que vous pouvez dans un premier temps essayer de supprimer les produits laitiers (yaourts, lait, fromages). Ce n’est pas à votre âge que boire du lait va consolider les os, quoiqu’en disent les médecins. Nous sommes une des nations avec le plus d’ostéoporose et pourtant une très forte consommation de produits laitiers ! Dans les pays où on en consomme presque pas, cette maladie n’existe pas. Laissez-vous le temps avec ce changement d’alimentation pour voir s’il fait de l’effet : 3 semaines-1 mois me semblent le minium. Je vous souhaite bon courage !

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