
Pour respecter au mieux l’éviction du gluten, les cœliaques et hypersensibles s’orientent dans des magasins ou rayons spécifiques vers des produits sans gluten. La règlementation européenne exige un affichage particulier sur les aliments transformés afin de protéger le consommateur allergique ou intolérant.
Néanmoins, la mention « sans gluten » est-elle toujours synonyme de sécurité pour le coeliaque ?
Faisons le point ensemble sur la réglementation en vigueur et une enquête de la DGCCRF.
Point réglementaire sur les produits sans gluten
En France, la réglementation concernant le gluten comprend deux volets :
- règlement n° 1169/2011 qui oblige les fabricants à mettre en évidence en gras les allergènes sur les emballages
- règlement n° 828/2014 qui encadre la mention « sans gluten » en limitant à 20mg/kg la teneur maximale de gluten autorisée (pour la mention « très faible teneur en gluten » le seuil est de 100mg/kg).
La réglementation prévoit une obligation de résultat (et non de moyens) ce qui signifie qu’elle laisse chaque entreprise libre dans la façon d’atteindre l’objectif de respect du seuil de gluten résiduel. S’en suit une grande variété de procédures d’évaluation des risques et de mesures de prévention, propres à chaque structure.

Enquête de la DGCCRF
La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes a mené une enquête pour vérifier l’absence réelle de gluten dans les produits « sans gluten » et « très faible teneur en gluten ».
211 visites ont été réalisées dans des usines de production, des petits et grands commerces, chez des artisans (exemple boulanger-pâtissier). 393 actions de contrôle ont été menées et 111 échantillons sont partis au laboratoire pour analyse.
Les résultats montrent 10 % de non-conformité parmi les prélèvements analysés avec un dépassement du seuil dépassé. 11 établissements ont fait l’objet d’une injonction de remise en conformité et 24 ont fait l’objet d’un avertissement.
Les « bons élèves » sont plutôt les grandes entreprises et les opérateurs spécialisés dans la fabrication de produits sans gluten tandis que les « moins bons élèves » sont la grande distribution ou les artisans (problème de formation des salariés).
Toutefois, certains restaurants ou boulangeries parviennent tout à fait à maîtriser les contaminations croisées avec une organisation stricte (dans l’espace et dans le temps).
En conclusion, les cœliaques et hypersensibles au gluten ont raison de se fier aux produits estampillés « sans gluten », qui respectent les seuils dans 90% des cas. Il est toutefois rassurant de savoir que la DGCCRF met en place des contrôles…