Voici une recette pour réussir vos photographies culinaires, livrée par Stéphane, un photographe professionnel vendéen qui me donne quelques conseils en ce moment.
Au premier abord, la photographie culinaire n’est pas quelque chose qui semble simple ou facile. Mais cet article permet de comprendre qu’il existe quelques règles simples à appliquer pour ne pas tomber dans la galère et la déception.
Stéphane, qui a réalisé cet article, a deux casquettes : la première, celle de photographe pour les entreprises et la deuxième, animer le site www.comment-photographier.com. C’est un site qui a pour vocation d’aider les gens à progresser en photographie, de leur permettre de quitter le mode automatique le plus rapidement possible pour qu’ils deviennent créateurs à 100 % de leurs photos.
Allez, je lui laisse la parole!
Photo culinaire : quel appareil photo ?
Le choix de l’appareil photo est le premier dilemme que nous allons rencontrer. La première question qu’il faut se poser c’est, à quoi vont servir mes photos ? Si je ne dois faire que de l’Internet, je peux utiliser n’importe quel appareil photo, du Smartphone au réflex, ce ne sera qu’une affaire de lumière.
Mais si un jour, le succès aidant, vous souhaitez éditer et imprimer vos images, vous devez obligatoirement penser à la qualité dès maintenant.
Pour ça, j’écarterai tout de suite trois types d’appareils photo, ce sont les Smartphones, les compacts bas de gamme, et les bridges. Ces trois types d’appareils photo ont des capteurs très petits et même s’ils affichent un nombre de pixels très importants, la qualité n’est pas tout le temps au rendez-vous.
De plus, plus le capteur de votre appareil photo est petit et moins vous parviendrez avoir des fonds flous, plus votre photo sera nette partout comme c’est le cas sur les compacts et les Smartphones.
C’est pour ça que je vous conseille d’utiliser soit un appareil photo hybride avec un grand capteur du type APS-C ou bien un boîtier réflex. Les objectifs vendus en kit avec ses appareils photo seront largement suffisants pour de la photo culinaire (18-55mm).
Si vous voulez avoir des fonds très flous derrière vos plats, je vous conseille l’utilisation d’un objectif à focale fixe, car ils vous offriront une très grande ouverture, mais je vous en parlerai plus en détail plus loin. Pour un appareil photo avec un capteur APS-C, un objectif de focale fixe de 35 mm suffira et pour un appareil photo avec un capteur plein format (24×36), utilisez un 50 mm.
Photo culinaire : régler son appareil photo
Première chose quand on veut faire une photo, c’est de choisir un mode de prise de vue adapté à notre sujet. Ici, pour la photo culinaire, je vous conseille d’utiliser le mode priorité diaphragme qui porte la lettre A ou Av en fonction de la marque de votre appareil.
Ce mode de prise de vue fonctionne très simplement, car, vous n’avez que le diaphragme à choisir et l’appareil photo s’occupe du reste, c’est-à-dire qu’il choisit la vitesse (le temps de pose) pour que la photo soit bien exposée. Attention toutefois à ne pas avoir une vitesse trop lente, car on risque le flou de bougé c’est pour cela qu’il est conseillé d’utiliser un trépied sinon, à main levée, ne descendez pas en dessous du 1/60e de seconde. Vous devez également choisir une sensibilité ISO adaptée à la lumière ambiante, mais si ce choix est trop compliqué pour vous, optez pour le mode ISO automatique pour que l’appareil s’en charge lui-même.
Voyons ensemble le fonctionnement du diaphragme. Plus vous ouvrirez votre diaphragme en choisissant un petit chiffre f/ et plus votre profondeur de champ sera courte, c’est-à-dire que le fond sera flou. Ce sera le cas si vous utilisez un diaphragme de f/3,5 ou plus ouvert encore si votre objectif vous le permet.
À l’inverse, plus vous fermerez votre diaphragme en choisissant un grand chiffre f/ et plus votre profondeur de champ sera grande, c’est-à-dire que votre fond sera de plus en plus net. Ce sera valable si vous utilisez un diaphragme de f/22 ou f/32 par exemple.
Si vous voulez accentuer le flou de votre fond derrière votre plat (on appelle ce flou le bokeh) vous pouvez également utiliser un objectif avec une focale longue. Qu’est-ce que cela veut dire ? Et bien si vous avez un zoom qui offre une focale qui va de 18 mm à 200 mm, la focale longue sera 200 mm et à l’opposé, celle de 18 mm sera un grand-angle qui nous offre un angle de vue très large alors que la focale longue nous permettra de voir loin, mais avec un angle très resserré.
Vous êtes libre d’utiliser la focale que vous voulez, à vous de tester les différentes solutions et de choisir en fonction de vos gouts et de vos objectifs.
Photo culinaire : gérer la lumière
Il est très facile d’avoir une belle lumière et cela gratuitement pour de la photographie culinaire, car une simple fenêtre ou une porte-fenêtre fera l’affaire. La seule contrainte, mais de taille, il ne faut pas que cette ouverture soit exposée au soleil moment de la prise de vue. Une ouverture au nord sera l’idéal.
Cette technique vous donnera une lumière douce qui mettra en valeur vos préparations. Si jamais vous n’avez pas de fenêtres bien exposées et que le soleil tape fort, vous avez toujours la possibilité de diffuser cette lumière à l’aide d’un rideau ou d’une légère toile blanche. L’objectif est de briser la dureté de la lumière directe. Vous pouvez utiliser des morceaux de carton recouverts de papier blanc ou de papier d’aluminium pour réfléchir la lumière ce qui adoucira les ombres si nécessaire.
Quand vous utilisez une fenêtre exposée au nord, n’oubliez pas de choisir une balance des blancs réglés sur « ombre », car sinon vos photos seront bleues.
Prévoyez de placer votre préparation dans un plat, sur une planche à découper ou dans un plateau pour que l’ensemble soit plus facile à bouger si nécessaire. Avec ce genre de support, ça vous permettra de faire tourner votre préparation et de voir avec quel angle la lumière le mettra le plus en valeur, une lumière en contrejour ou latérale par exemple.
En dehors de tous ces aspects techniques, n’oubliez pas qu’il est important de soigner le stylisme autour de votre plat. Vous pouvez également doubler votre préparation pour en mettre une en premier plan et une seconde en arrière-plan, disposez un torchon sur un côté, des couverts de l’autre, quelques feuilles de condiments, des grains de poivre bref tous ces petits détails qui vous permettent de raconter une histoire et d’accrocher le regard de vos spectateurs.
J’espère maintenant qu’avec toutes ces solutions, vous allez réaliser les photos culinaires de vos rêves, c’est tout le mal que je vous souhaite… 😉
Plus d’infos sur le site www.comment-photographier.com.
très bonne idée ces explications photos et en plus très bien expliquées…