Le gluten avant/après, voilà un article où je donne la parole aux personnes intolérantes et hypersensibles au gluten ! Ceci afin de découvrir la diversité des personnes touchées par une sensibilité au gluten : variabilité des parcours, des âges, des symptômes et des réactions suite à l’exclusion du gluten…
Cet article, rédigé à la suite d’un appel à témoignage sur le blog, sera suivi de deux autres qui aborderont les difficultés rencontrées par les personnes coeliaques et hypersensibles au gluten.
Plutôt des femmes…
Les personnes intolérantes ou hypersensibles au gluten sont principalement des femmes. On aurait pu penser que Je cuisine sans gluten étant un blog culinaire, tenu par femme, les témoignages recueillis par ce biais provenaient nécessairement de femmes… Hé bien non, même Brigitte Jolivet, présidente de l’Afdiag, confirme que les femmes sont plus touchées par la maladie cœliaque que les hommes.
Des symptômes variés qui apparaissent à n’importe quel âge de la vie
Intolérance au gluten
Les troubles de la maladie cœliaque peuvent apparaître chez le jeune enfant mais aussi à tout moment de la vie !
Clélia, Charlène et Christelle témoignent de cette apparition précoce liée à la diversification alimentaire : vomissements systématiques, douleurs abdominales et spasmes, perte de poids et problème de croissance et mal-être général. Il y a 30 ou 40 ans, l’intolérance au gluten était encore mal cernée si bien que le diagnostic pouvait être très long à poser. Christelle raconte qu’elle a « été trimballée de service en service pendant des mois, maigrissant au point d’atteindre son poids de naissance à l’âge de six mois » tandis que Clélia se rappelle « être passée par tous les régimes et examens durant mon enfance (régime carotte, sans lait, lait chèvre..). On pensait que j’avais la mucoviscidose », dit-elle.
Chez Joyce, la maladie a été diagnostiquée à 3 ans et demi. Ainsi malgré des troubles qui inquiétaient ses parents (soif constante, douleurs au ventre, flatulences fréquentes, teint pâle, manque de dynamisme), le pédiatre ne voyait pas le lien avec l’intolérance au gluten en raison d’une bonne croissance de l’enfant. La prise de sang, entreprise pour rassurer les parents, s’est en fait révélée positive.
Les médecins ont longtemps cru que l’intolérance au gluten était une maladie de l’enfance qui disparaissait avec les années. L’histoire de Christelle repose sur ce malentendu. Elle a suivi avec succès un régime sans gluten de ses 8 mois à 6 ans puis « un médecin a décidé que ce n’était qu’une intolérance de bébé, et qu’il fallait me remettre à une alimentation normale. Pendant 30 ans, j’ai eu des désagréments divers et variés qui sont restés sans solution : aphtes systématiques, sensibilité aux maladies ORL, toux sans raison, acouphènes, variations d’humeur assez nettes, maigreur, ballonnements… ». Quelle méprise ! On sait aujourd’hui que la maladie cœliaque reste malheureusement à vie.
Par ailleurs, les troubles peuvent, chez certains sujets, sommeiller des années avant de se déclarer subitement à l’âge adulte : « J’ai toujours consommé du gluten depuis petite et puis un jour j’ai eu mal, très mal » témoigne Léna.
Hypersensibilité
La sensibilité non cœliaque au gluten peut également se faire sentir à n’importe quel âge de la vie. Marylis, Lucile et Anne ont toutes trois souffert de symptômes variés :
- Des douleurs abdominales, ventre gonflé, ballonnements, colique, constipation, gaz sans diagnostic précis pour Marylis à qui « on (…) disait que c’était le stress » et affiliés à une « colopathie fonctionnelle depuis l’âge de 20 ans » pour Anne
- Une « fatigue inexpliquée, un brouillard mental » (Anne)
- Des douleurs articulaires avec « les genoux et hanches douloureuses si effort prolongé » pour Lucile accompagné d’une « inflammation des tendons des chaînes doigts-poignets-bras »
- Des douleurs dorsales pour Brigitte
- Un « syndrome pré-menstruel sévère, des règles très abondantes associées à des migraines ophtalmiques » dans le cas de Anne.
Une sensibilité au lait associée
Les témoins ayant répondu à mon appel souffrent tous (je devrais dire toutes) d’une sensibilité au lait, parfois assortie d’autres intolérances alimentaires : certaines plantes spécifiques (maïs, haricot en grain, farine de sarrasin et châtaigne pour Marylis) ou les sucres en général (problème de Candida albicans pour Charlène). Le lait est en effet un produit doublement difficile à digéré à cause :
- de son glucide, le lactose, dont l’enzyme de digestion, lactase, est s’amenuise au fil de la vie (20 à 50% des adultes ne disposent plus que de 10% de leur production initiale de lactase).
- de ses grosses protéines, les caséines, qui sont très sensibilisantes.
Plus d’infos sur le lait dans cet article.
Un régime sans gluten aux effets rapides et souvent spectaculaires
Si l’initiative du régime sans gluten vient du médecin lors de la découverte d’une maladie coeliaque, elle peut provenir de lectures, d’un conseil de l’entourage ou encore d’un praticien de médecine non conventionnelle comme l’ostéopathe pour les personnes hypersensibles au gluten.
Les effets sont souvent très rapides (dès le lendemain pour les coeliaques et de quelques jours à 2 mois pour les hypersensibles) !
- Arrêt des douleurs et de l’inconfort digestif (avis unanime des témoins)
- Disparition de la lourdeur et de la fatigue après les repas
- Dégonflement général du corps et en particulier du ventre
- « Plus de confusion, les idées enfin claires, une belle énergie » (Régine)
- Disparition « des douleurs articulaires bizarres et inexplicables » (Zabou) et des « douleurs du bas du dos : il ne se bloque plus » (Brigitte)
- Du coup, « un moral qui remonte en flèche » (Lucile) et « une humeur plus équilibrée » (Marylis)
- Regain de dynamisme (Joyce)
- Chez les sujets coeliaques, « une meilleure assimilation des aliments, une croissance et une prise de poids qui reprennent » (Clélia)
En résumé : « je me sentais libérée » (Léna), « c’était magique ! » (Anne).
Le poids corporel pas toujours impacté…
Le régime sans gluten modifie profondément la composition des repas et peut avoir un effet sur le poids. Ceci n’est pas systématique d’après les témoignages reçus. Tout dépend :
- de l’état de (mauvaise) santé du sujet avant de supprimer le gluten, c’est-à-dire des symptômes et troubles qui lui étaient propres
- des habitudes alimentaires de la personne (équilibre alimentaire des repas ?).
Ainsi, certaines personnes très minces avant l’alimentation sans gluten, en raison de soucis de malabsorption, prennent enfin quelques kilos bienvenus. D’autres individus perdent au contraire du poids (jusqu’à 6 kg). Sans forcément d’effet concret sur la balance, certains sujets perdent un taille de vêtement ou retrouvent un ventre plat grâce au dégonflement du corps : « je me suis retrouvée avec une silhouette que je n’ai jamais eue avant, même en faisant du sport et en pesant moins » (Anne).
Le mot de la fin
« Ce régime est un moyen de reprendre le contrôle sur ce que l’on mange et d’enfin se faire du bien. » (Marylis).
Merci aux différents témoins d’avoir pris le temps de répondre à mes questions afin de nous aider tous à mieux comprendre la maladie coeliaque et l’hypersensibilité au gluten ! Sincères remerciements à : Anne, Brigitte, Charlène, Christelle, Clélia, Joyce (ou plutôt sa maman, Christelle), Léna, Lucile, Marylis, Régine, Sophie, Zabou.
Découvrez les autres articles issus de mon appel à témoignage du mois d’octobre 2018 :
- Vie sociale sans gluten, un vrai défi
- Les difficultés d’une vie sans gluten : relation avec les médecins et débuts du régime
Bonjour ! Très ravie de cet article qui me rassure la maladie coeliaque est très réelle.Moi j’en ai souffert depuis toute mon enfance jusqu’à l’âge adulte et ce n’est qu’au mois de juillet dernier que le médecin a diagnostiqué par la grâce de Dieu que je souffrais d’une intolérance au gluten et lactose. C’était déjà avancé à un stade très critique avec ulcère intestinale qui a duré plus de 6 ans sans oublier une extrême perte de poids et les autres signes les plus courants. Du coup le régime sans gluten par la grâce de Dieu m’a sorti sans tarder de ces oppressants malaises malgré l’intestin et le poids qui se rétablissent tout doucement. Vraiment nous attendons toujours vos conseils pour l’eradication de mal qui torture benignement la population. Merci ! Charlotte