Une petite digression pour parler photographie culinaire, activité à laquelle je m’adonne quotidiennement. On ne se rend pas bien compte mais photographier un plat à la sortie du four ne s’improvise pas !
La photographie culinaire requiert, certes, du matériel de qualité et de l’expérience, mais surtout une bonne dose d’organisation. Plusieurs paramètres rentrent en ligne de compte :
- la mise en scène
- l’éclairage
- le cadrage avec la mise au point et la profondeur de champ
- la préparation culinaire bien sûr comme pour ce filet mignon aux poires et au cumin
- la sélection des photographies.
Les mots d’ordre sont patience et organisation…
La mise en scène ou stylisme culinaire
La mise en scène du plat est primordiale. Elle doit mettre en valeur la réalisation culinaire, la sublimer !
Certains plats sont naturellement plus attrayants que d’autres : un dessert, une salade composée colorée, une tarte “présenteront mieux” sur une photographie qu’un plat de viande mijotée, comme ce chorba d’agneau.
C’est pourquoi le choix et la préparation des ingrédients doivent être réfléchis en amont : des ingrédients aux couleurs variées égayent le plat, tandis que des légumes joliment découpés et pas trop cuits sont plutôt alléchants. Parfois, une herbe finement ciselée ou quelques graines suffisent à dynamiser la photographie.
La sélection des accessoires est également très importante. L’ambiance de la photographie changera du tout au tout en fonction du choix de :
- vaisselle : assiette plate ou creuse, petit bol, ardoise, planche en bois ?
- tissus : dentelle, torchon, jutte ?
- couverts et ustensiles mis en scène : cuillère en argent, couteau moderne ou Opinel, louche ?
- ingrédients : pour rappeler la composition de la recette.
Là encore, le choix des matériaux, des formes et des couleurs influence grandement le résultat final. Le tout est de savoir ce que l’on cherche à faire passer à travers la photographie culinaire. De même, une mise en scène épurée ou chargée peut être volontairement choisie, selon l’impression que l’on souhaite transmettre.
Le photographe doit non seulement tester différentes associations d’accessoires mais aussi divers emplacements. La serviette doit-elle être sous l’assiette, sur l’assiette, roulée, chiffonnée ? On peut facilement passer 20 à 30 minutes sur la mise en scène d’un plat!
Le stylisme culinaire nécessite une bonne dose de créativité, un sens aiguë du goût … et de l’expérience.
L’éclairage
En photographie culinaire, pas de secret : la lumière naturelle est absolument nécessaire ! Et le flash, évidemment banni. Les photographies doivent être réalisées entre 10h et 16h selon les saisons, pour un éclairage optimal.
L’hiver apparaît donc comme une saison critique et on peut être tenté(e) d’ajouter une source de lumière artificielle. Toutefois, les résultats ne sont jamais aussi probants qu’en lumière naturelle. Les jours de grisaille, mes photographies sont moins belles et aucune retouche ne peut les améliorer suffisamment…
Le choix de l’emplacement du plat par rapport à la lumière est crucial. Les photographies culinaires doivent être prises dans une pièce lumineuse. Attention cependant à la lumière directe qui donnera des couleurs très jaunes et des ombres dures.
L’idéal est un plan de travail à proximité d’une fenêtre, avec une source lumineuse de côté ou en hauteur (j’ai fait de multiples essais avant de trouver LE bon endroit).
Le photographe peut ensuite se déplacer autour de son plat afin de varier les angles de vue, comme ici avec les pancakes sans gluten.
Profitons du numérique et de ses possibilités de clichés illimités…
Le cadrage, la mise au point et la profondeur de champ
La photographie culinaire ne déroge pas à la règle de base du cadrage : il est préférable de décentrer l’élément sur lequel la mise au point est réalisée. Il sera ainsi mieux mis en valeur qu’au centre du cliché.
Par ailleurs, le format portrait est préconisé en photographie culinaire. Les images sont plus percutantes tant sur le web que dans les livres de cuisine.
Varier des angles de prises de vue est important pour trouver celui qui convient le mieux et, éventuellement, présenter son plat sous différents aspects : de face, de côté, par dessus…
En réglant la mise au point, le photographe détermine les zones de flou et de netteté.
La distance à laquelle il se place du plat joue également sur ce paramètre ainsi que le réglage de la profondeur de champ (f) sur l’appareil. Lorsque l’ouverture du diaphragme est grande, la profondeur de champs est faible (f est petit) et la zone de flou est très importante.
Cet effet est souvent recherché en photographie culinaire. Toutefois, il peut aussi être intéressant de conserver une profondeur de champ grande (f grand) afin que tous les éléments de l’image soient nets.
La préparation culinaire
La mise en scène, l’éclairage et le cadrage doivent être anticipés par le photographe. Tous les réglages doivent être au point lorsque le plat est prêt. Si le photographe le laisse attendre, le résultat sera moins agréable pour les yeux : l’aspect d’un plat chaud qui se “matifie”, un gâteau qui “retombe” légèrement…
Encore une fois l’organisation est de mise. Le photographe s’adapte en fonction de la durée de préparation du plat.
Comme dit précédemment, le choix des ingrédients en fonction de leur couleur et de leur forme se réfléchit en amont. Pour un même plat, le rendu visuel sera fort différent :
- carottes ou panais ou les deux ?
- rondelles, brunoise ou bâtonnets ?
Il m’arrive encore souvent de regretter un choix. Une fois que le plat est prêt et que les photographies commencent, c’est hélas trop tard pour revenir en arrière… On ne progresse qu’en faisant des erreurs n’est-ce pas?
La sélection des photographies
Après la séance de shooting, vient la sélection des photographies :
- une première sélection grossière, en ôtant le clichés mal cadrés ou flous
- une seconde sélection plus pointilleuse, après retouches éventuelles des photographies.
Sur la cinquantaine de clichés pris, 2 ou 3 photographies seulement seront retenues!
Mais quelle satisfaction lorsque l’on obtient une photographie culinaire esthétique qui met en valeur un produit et traduit un ressenti.
Intéressé(e) par la photographie culinaire? N’hésitez pas à visiter mon site professionnel…
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Bonjour et merci pour le partage de toutes ces recettes !
Je mets ce commentaire dans cette partie sur la photographie culinaire parce que je me rends bien compte que si votre blog me plaît autant et si j’ai eu tant envie d’essayer ses recettes dès que je les ai vues, c’est avant tout grâce aux photographies alléchantes qu’on y trouve !
Après l’essai de quelques recettes… je continue, parce que les plats sont aussi bons que beaux !
https://magiedesegougnac.wordpress.com/
Merci beaucoup Marie-Line, cela me fait grand plaisir!
Bonjour
je tenais à vous dire un GRAND MERCI. Pour ma santé je dois manger sans gluten sans lait et sans sucre.
Votre blog m’a redonné de l’espoir !!
je vais tester quelques uns de vos desserts! Continuez à nous régaler!
par contre je ne sais pas si je m’y prends mal, mais auriez-vous davantage de recettes sur votre site?
bonne journée 🙂
Bonjour Katia,
vous trouverez toutes mes recettes dans les rubriques “Le salé”, “Le sucré” (bandeau supérieur du blog de couleur corail). Environ 130 recettes salées vous attendent et quasiment autant en sucrées. Cela devrait vous laisser un peu de choix!
Merci pour le partage des techniques et notions artistiques des prises de vues qui rendent ce site tellement agréable à parcourir !
https://www.flickr.com/photos/mireille_nature/
Merci Mireille! Il est vrai que le côté esthétique est très important…