Sans gluten et maladies inflammatoires chroniques

 

Certaines maladies inflammatoires chroniques, souvent d’origine auto-immune, peuvent être soulagées par une alimentation sans gluten. Malgré le manque actuel de certitudes scientifiques, les témoignages abondent en ce sens. Dans cet article, Céline, Estelle, Flora et Laurent prennent la parole pour raconter leur expérience et les bienfaits concrets d’une alimentation sans gluten sur la sclérose en plaques, la maladie de Hashimoto, ou encore la spondylarthrite ankylosante. Merci à eux !

 

Hypothyroïdie et gluten

20% des cas d’hypothyroïdie résultent de la maladie de Hashimoto, une maladie auto-immune. En raison de signes souvent discrets et généraux, cette maladie peut mettre beaucoup à temps à être diagnostiquée : fatigue physique, intellectuelle et psychique, constipation, frilosité, prise de poids, pouls faible, chute de cheveux et ongles cassants, hypertension artérielle, fausses couches spontanées, etc. La cause ? Une faible production d’hormones qui ralentit le métabolisme. La maladie de Hashimoto est confirmée par le dosage sanguin d’anticorps anti-thyroïdiens et de trois hormones :

  • la TSH (thyréostimuline hormone) dont la quantité augmente pour stimuler la glande en cas d’hypothyroïdie.
  • la T4 (thyroxine)
  • la T3 (triodothyronine).

Le traitement proposé ? Une prise quotidienne et à vie d’hormones thyroïdiennes (souvent la T4) pour compenser le déficit de l’organisme.

-> Témoignage d’Estelle

Estelle, 47 ans, souffre de la maladie de Hashimoto. En entendant parler il y a 2 ans du gluten un peu par hasard, elle l’a supprimé de son alimentation. Les effets sont perçus dès 15 jours : baisse radicale du taux d’anticorps thyroïdiens, disparition des gênes au niveau du système digestif et de la rosacée. Estelle conseille aux personnes souffrant de la même maladie qu’elle de :

  • ne pas se contenter d’un suivi par le médecin généraliste mais de rencontrer un endocrinologue qui fera des tests plus poussés (son ancien médecin s’était contenté de vérifier la TSH sans s’intéresser aux anticorps antithyroïdiens)
  • tester le régime sans gluten quelques mois (même si le médecin ou d’autres personnes disent que cela ne sert à rien), et voir s’il y a amélioration, par exemple au niveau du confort digestif ou du taux des anticorps.

 

Spondylarthrite ankylosante (SPA) / polyarthrite rhumatoïde et gluten

La spondylarthrite ankylosante et la polyarthrite rhumatoïde sont des maladies auto-immunes proches. Il s’agit de rhumatismes inflammatoires chroniques qui touchent surtout la colonne vertébrale et les articulations du bassin. Ces maladies évoluent par crises très douloureuses. La vie quotidienne est perturbée : douleurs qui réveillent la nuit, raideur matinale, fatigue, impossibilité de rester longtemps dans la même posture, etc. Le traitement actuel de ces maladies repose sur la prise d’anti-inflammatoires à vie ou d’immunosuppresseurs. Toutefois, des voix s’élèvent aujourd’hui pour dire qu’on peut soulager une spondylarthrite grâce à l’alimentation.

-> Témoignage de Laurent

Laurent, 53 ans, n’est pas coeliaque. Pourtant, il est passé à une alimentation sans gluten (et autant que possible sans lait) il y a un an pour tenter de contrôler l’évolution de sa spondylarthrite. Depuis, il se porte mieux : d’abord le retour rapide d’un confort intestinal puis une perte de poids progressive et, surtout, moins de douleurs dues à la SPA. Laurent ne prend plus d’anti-inflammatoires depuis plus d’un an. Les douleurs n’ont pas totalement disparues mais il évite ainsi les effets secondaires nocifs des médicaments… Des difficultés persistent dans les situations professionnelles car Laurent est toujours en déplacement (il travaille dans les avions). Il a pris l’habitude d’emporter ses repas, de manger beaucoup de crudités et de fruits. Il profite également de ses escales aux Etats-Unis pour s’approvisionner en gâteaux ou repas car le sans gluten est bien plus répandu qu’en France.

 

Sclérose en plaques (SEP) et gluten

Dans la sclérose en plaques, le dysfonctionnement immunitaire affecte le système nerveux central. Cette maladie auto-immune représente la 1ère cause de handicap sévère non traumatique chez les trentenaires. La maladie touche les jeunes adultes, avec un sex-ratio de 1 homme pour 3 femmes environ. L’évolution de la SEP est imprévisible et les symptômes très variés d’un patient à l’autre selon la zone du cerveau ou de la moelle épinière touchée: troubles moteurs liés à une faiblesse musculaire, troubles de la sensibilité ou de l’équilibre, symptômes visuels, etc. La SEP peut évoluer vers un handicap irréversible.

Les traitements actuels permettent de réduire les poussées et améliorent la qualité de vie des patients sans ralentir la progression de la maladie. Cependant, de nouvelles stratégies thérapeutiques, en particulier en lien avec le microbiote, semblent prometteuses. Sans avoir d’explications scientifiques exactes à ce jour, l’alimentation est considérée aujourd’hui comme traitement alternatif à la SEP. Il est notamment recommandé de :

  • limiter les aliments qui peuvent favoriser un état pro-inflammatoire comme le gluten et les produits laitiers
  • opter pour une alimentation à dominante végétale, pauvres en graisses saturées
  • favoriser les oméga-3 mais aussi la vitamine D (effet protecteur sur le système immunitaire).

 

-> Témoignages de Céline et Flora

Céline, 39 ans, a arrêté le gluten il y a 7 mois sur conseil d’un médecin nutritionniste. Elle présente plusieurs sensibilités alimentaires, notamment au gluten et aux produits laitiers. Le changement de ses habitudes alimentaires a éliminé la fatigue chronique de la SEP. « J’ai l’impression que le sans gluten a complètement changé mon énergie ! Cela n’a pris que deux semaines à un mois au maximum » (Céline).

Quand le diagnostic de SEP a été posé, Flora, 26 ans, a tout d’abord suivi un régime sans Fodmaps puis hypotoxique (sans gluten, sans lait, cuissons douces, etc.) sur conseil de son médecin généraliste. Des problèmes financiers l’ont poussé à interrompre quelques temps le régime mais elle l’a rapidement repris car sa santé se dégradait. « Lorsque j’ai réintroduit l’alimentation hypotoxique, mon niveau de fatigue a considérablement diminué. Les médecins ont été bluffés. Ma deuxième poussée m’a laissé des séquelles motrices. J’avais des troubles de l’équilibre,  des difficultés à enjamber des obstacles, à faire des pas chassés sur les côtés, voire même à monter sur la pointe des pieds. C’est simple, en 6 mois de rééducation et de régime, j’ai récupéré toutes mes capacités. Je suis moins ballonnée, le transit fonctionne bien » (Flora).

 

En savoir plus sur les maladies auto-immunes

Les maladies auto-immunes résultent d’un dysfonctionnement du système immunitaire qui se retourner contre l’organisme :

  • la peau (psoriasis, eczéma)
  • les cheveux (alopécie)
  • les muscles (fibromyalgie)
  • la glande thyroïde (thyroïdite de Hashimoto)
  • le système nerveux (sclérose en plaques)
  • les articulations (polyarthrite rhumatoïde et spondylarthrite ankylosante)
  • l’intestin (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique).

 

La plupart de ces maladies auto-immunes sont multifactorielles. En plus d’une importante susceptibilité génétique, ces maladies seraient liées à des facteurs appelés exogènes : liens possibles avec certains virus (Epstein-Barr, cytomégalovirus), tabagisme, polluants environnementaux, ultraviolets… Parmi les facteurs endogènes, on soupçonne une influence des hormones féminines telles que les oestrogènes (les femmes sont plus souvent affectées par les maladies auto-immunes) et, de plus en plus, un lien étroit avec une inflammation intestinale chronique accompagnée d’une perturbation du microbiote, c’est-à-dire la flore intestinale. Plusieurs études récentes laissent en effet penser qu’une modification de sa composition pourrait être impliquée dans l’apparition des maladies auto-immunes (lien probable avec la maladie de Crohn, à préciser pour la sclérose en plaques, le lupus érythémateux disséminé, le psoriasis, etc.).

 

Lien avec le gluten ?

La prise répétée d’antibiotiques, la pilule contraceptive ou des intolérances alimentaires peuvent détruire les villosités intestinales, replis de la muqueuse qui permettent le passage des nutriments dans le sang. La perméabilité intestinale facilite le passage des fragments de protéines, de médicaments ou de métaux lourds dans le sang où ils sont perçus comme des agresseurs par le système immunitaire. Le corps peut réagir en s’attaquant à ses propres tissus.

Deux types de protéines favorisent fortement la porosité intestinale : la gliadine du gluten et les caséines des produits laitiers animaux. Les supprimer permet de mettre au repos l’intestin afin qu’il reconstruise sa paroi et d’apaiser le système immunitaire.

 

Conclusion

Maladie de Hashimoto, spondylarthrite ankylosante ou sclérose en plaques sont des maladies auto-immunes aujourd’hui sans espoir de guérison. Elles peuvent être très invalidantes et nécessitent la prise quotidienne de médicaments. Mais l’alimentation peut être d’une grande aide, notamment l’arrêt du gluten voire des produits laitiers animaux. D’autres régimes plus contraignants, tels que le régime hypotoxique (également dit « de Seignalet ») ou paléo sembleraient encore plus efficaces. Grand merci à Céline,  Estelle, Laurent et Flora à qui je laisse la phrase de conclusion : « Le régime sans gluten n’est pas sans contraintes. Mais ce n’est rien face aux bénéfices. Je remercie cette maladie pour m’avoir fait connaître ce régime car je me sens encore plus en forme que quand je n’étais pas malade ! »

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10 Comments

  1. Tiphaine février 15, 2019 6:31 pm Répondre

    Bonjour, merci pour cet article. Pour ma part j’ai arrêté le gluten et le lactose plusieurs années avant que ma maladie ne se déclenche véritablement… mais je suis persuadée que les défaillances intestinales sont un serieux facteur de déclenchement des maladies auto-immunes. personnellement, malgré l’arret du gluten et du lactose je n’arrive pas a retrouver un équilibre intestinal, je garde ballonnements, candidoses, douleurs, mauvais transit… difficile de trouver le régime miracle et accessible…

  2. Véronique février 16, 2019 8:31 am Répondre

    Je me reconnais pleinement dans cet article. J’ai une Sep depuis 15ans maintenant. Après de nombreuses poussées et de prises de traitement j’ai tout stopper suite a une conférence que j’ai suivi dans un salon du bien-être a Paris. Marion Caplan auteur d’un livre sur le Paleobiotique, m’a convaincu que le sans gluten pouvait m’aider. Je mange sans gluten et sans lactose depuis 1 an et demi. Je n’ai plus rien, plus de poussées. Je dors mieux, et j’ai plus d’énergie. Je revis

    • SylvieSimon février 1, 2023 5:43 pm Répondre

      Bonjour Véronique,
      Comment avez-vous mis en place le sans gluten ? Par quoi avez-vous commencé ? J’aimerais pouvoir aider mon fils (sep depuis 2019).

  3. nassima février 16, 2019 11:34 am Répondre

    merci pour cette information

  4. Claudia février 21, 2019 3:11 pm Répondre

    J’entends parler de lactose, qui est le sucre du lait, mais ce qui est en cause c’est la caséine, qui est la protéine du lait, comme le gluten est la protéine des céréales. Régime qui profite à tout le monde car beaucoup de personnes ont des troubles de santé divers qu’elles ne relient pas à l’alimentation, et on est un paquet à être “sensibles” sans intolérance déclarée,mais qui peut se déclarer du jour au lendemain. C’est la 1e étape pour aider les enfants qui ont des comportements défaillants : Dys de tous ordres,Hyperactivité avec ou sans troubles de l’attention ( TDA, TDAH), autisme… j’en passe. A quoi il faudra aussi ajouter la suppression du sucre, le nettoyage intestinal, vers, métaux lourds,… apport de vitamines et minéraux… ET last but not least!… environnement libéré de toutes ondes ‘ wifi, portables, tel Dect,…..
    Je renvoie aux travaux et formation du Prof Blomberg ( rmti, rmtfrance)
    Sinon, on peut avantageusement se faire suivre en MTC et diététique chinoise (pas par un acupuncteur lambda).L’intestin est en cause mais pas que, la rate, le foie ( lié à l’émotionnel et renvoie au transgénérationnel).On évite les crudités et fruits crus, surtout par temps froid, ça fatigue le système digestif pour mettre le bol digestif à 37°. Boire chaud, au mieux tiède… A chacun.e de tester, trouver, ce qui lui convient… on est tou.te.s différent.e.s et responsables de notre santé… Moi je me suis mise au sans glu suite à mes formations et je m’en porte super bien, je me suis prise au jeu d’apprendre une autre façon de faire la cuisine, essayer, modifier des recettes… créativité! et ça interpelle les copains… Merci à ce blog, à Victoria, qui m’a mise sur les rails!

    • Victoria février 22, 2019 1:30 pm Répondre

      En effet Claudia, le lactose est souvent montré du doigt (les industriels proposent du lait sans lactose) mais c’est plus certainement les caséines, des grosses protéines, qui nous sont difficiles à digérer…

  5. Sylvie février 23, 2019 12:09 pm Répondre

    Merci Victoria pour cette article très intéressant !
    La maladie coeliaque est elle même une maladie auto immune .,contrairement à plusieurs femmes de ma famille qui travaillent dehors comme moi , je n ai pas de douleurs rhumatismales ou autres !
    Je supporte très bien le lait de vache , mais je préfère celui de chèvre ou brebis .
    Je rejoins Claudia au sujet de la médecine chinoise et l énergétique !mais je suis novice .je sais que la maladie coeliaque “pompe” notre énergie et que cela est à prendre en compte !
    Claudia ,Qu entendez vous Par :trangenerationnel ?
    Bon w end a tous .

  6. Claudia février 26, 2019 1:19 am Répondre

    Sylvie, j’ai un peu fait des raccourcis!
    Pour la rate, en 2019, elle est ” en vide” , plutôt pas une bonne nouvelle, donc chouchouter ses organes digestifs et supprimer le sucre. Quand je dis que le foie est l’organe de l’émotionnel, c’est que dès qu’une émotion nous atteint,le foie est touché, d’où l’importance d’apprendre à gérer ses émotions négatives, toutes les contrariétés, stress, par différentes méthodes à pratiquer pour dissiper cette négativité et la transformer ( EFT, O’oponopono Relaxation, méditation, QiGong,autres…) afin qu’elles ne s’installent pas dans le corps, créant des blocages d’énergie, source de maladies , douleurs, dérèglements divers.D’ailleurs, toutes les maladies auto-immunes ont un lien direct avec l’énergie du foie, et intestin grêle bien sûr, mais tous les organes sont interconnectés.
    En plus de notre vécu personnel, de notre énergie de naissance, on hérite d’un terrain familial,qui nous expose à certaines faiblesses, sans parler des bagages toxiques qu’on se transmet de génération en génération, et sur lesquels il est impératif de travailler pour arrêter la chaîne de transmission : cancers, suicides, accidents, répétitions de dates ou de comportements. D’où l’intérêt de faire ce nettoyage en passant par les méthodes qui nous conviennent : la psycho-généalogie, les constellations familiales ou énergétiques, et le travail sur notre propre fonctionnement émotionnel pour nous libérer de tout ce qui ne nous appartient pas. En MTC, des praticiens travaillent actuellement également en chrono-acupuncture et acupuncture spatio-temporelle, c’est- à dire qu’on peut guérir des chocs anciens, et des pathologies venues des générations passées et transmises dans nos cellules.On peut agir sur le patrimoine génétique et le transformer. tout est possible, quand on prend conscience de certaines choses. Vaste programme, passionnant.

  7. Sylvie février 27, 2019 9:13 pm Répondre

    Merci Claudia pour toutes ces précisions !
    Mais deja l annee derniere ma rate était “en vide”alors cette annee ! :)il est vrai que je me sens mieux si je consomme peu ou pas de sucre ce qui est le cas le plus souvent.

    Votre commentaire est intéressant et me parle : car justement nous parlions avec ma fille des bagages toxiques et inconscients qui se transmettent de mère en fille ! Une ostéopathe a mis l accent la dessus ! On va essayer de le travailler ! Pas facile …
    Et se pencher sur son propre fonctionnement émotionnel, dont vous parlez, ne doit pas etre simple !
    A approfondir !
    Merci encore .

  8. Gab avril 21, 2019 7:07 pm Répondre

    Je suis aussi atteinte d’une maladie inflammatoire (des muqueuses): Syndrome de Fernand Widal. J’essaie de manger sans gluten et sans laitages, même si j’ai du mal à être constante pour le moment. Comme je suis de par cette maladie aussi allergique aux sulfites, ça finit par réduire considérablement les possibilités de repas.
    Sinon par rapport aux problématiques transgenerationnelles, il y a la kinesiologie aussi, que je recommande. Je n’ai fait qu’une séance pour le moment et j’y allais un peu sceptique mais ça m´a gait beaucoup de bien, quelque chose à bougé, je prends les choses moins à cœur, avec plus de recul et de mesure

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